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Au pays du tango 1

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Ma fugue au pays du tango
Parties 1, 2 et 3
par Sophie Chacoux, janvier 2005

1ere partie: MARS-AVRIL 2004

Je ne peux pas m'empêcher de transmettre sur un air de tango mes toutes premières impressions argentines tant elles sont pleine de frissons.

Elles sont à l'image du tango de la rue écouté à la sauvette, elles ont la saveur du maté, elles sont l'écho des animaux galoppant dans la pampa...

Mais elles sont aussi la couleur particulière du Rio de la Plata, la luxuriante végétation des abords des fleuves remontés dans le Delta du Parana...

Elles sont à l'image du folklore des premiers indiens Guaranis rencontrés en allant vers le Paraguay... jusqu'au soleil couchant sur Buenos-Aires vu depuis Colonia de Sacramento en Uruguay.


Coucher de soleil depuis l'Uruguay

4 MARS 2004. J'arrive à Buenos Aires. Chaleur torride sous tempête de ciel bleu.

Une mer de buildings à traverser pour découvrir à une quarantaine de kilomètres plus bas une myriade de marinas, c'est-à-dire toutes autant de petites baies ouvertes face au Rio de la Plata.

Débarquée de très bonne heure, je pense que ce jour-là les argentins préparent une manifestation spéciale, voire quelques régates particulières, tellement ils se ruent sur le Rio de la Plata. J'ai su après que tous les week-end ils vont seulement "promener le chien"!


A Buenos Aires on sort "promener son chien" sur le Rio de la Plata...

Cette expression typiquement locale signifie que tout le monde va faire ronronner son petit moteur ou sort sa voile le temps de se faire plaisir. C'est pour le moins curieux à voir. Fascinante image qui restera longtemps dans ma mémoire.

Puis je découvre un Clipper au taud jaune. Un Océanis 364, mignon comme tout qui répond au nom de Theva. Il va être, avec mon vieux copain le "Cap'tain Fracasse" son skipper, mon compagnon de route dans cette remontée des trois rios Parana.

  
Le p'tit Beneteau au taud jaune du "Capt'ain Fracasse" - Sophie et "Capt'ain Fracasse"

Alain, celui que j'appelle très affectueusement "Capt'ain Fracasse", sans lequel l'aventure n'aurait pu être vécue, est un personnage haut et large en couleurs, c'est 120 kg de sympathie pure et dure. Rien ne lui résiste sur son bateau! Le bateau, un Bénéteau 36.4 pieds. Son faible tirant d'eau nous permettra de remonter là... où mon Amphora n'aurait jamais pu aller.

 

2ème partie: LE RIO DE LA PLATA


Le trip de Theva dans le Delta du Parana et le Rio de la Plata

En réalité le Rio de la Plata est un estuaire, pas un fleuve! Il reçoit les fleuves Parana et le Rio Uruguay et ses eaux sont alluvioneuses. Cet estuaire est l'un des plus importants du monde. Il est grandiose ce Rio de la Plata... Grandiose et majestueux!

Argentine... le pays d'argent... Moi je trouve qu'ici tout est couleur d'argent, tel le reflet des eaux de ce célèbre Rio. Lorsque les "conquistadores" débarquent, la région du Rio de la Plata est habitée par des tribus d'indiens initialement originaires de l'Amazonie Centrale. La tribu des Guaranis est la plus importante.

Il y a de nombreux contes et mythes très interessants sur la région du Parana. Bien sûr leurs histoires ne sont pas au niveau de la mythologie grecque mais elles sont toutes surprenantes de romantisme et je me suis délectée à les écouter...

La tradition dit que deux tribus, Tupis et Guaranis, se sont séparées pour partir à la recherche de "La Terre sans mal" où n'existait ni maladie, ni mort. Une terre où on peut vivre en complète félicité. "La Terre sans mal" serait quelque part en Argentine...

Mais la légende que je préfère est celle de l'Irupe cette merveilleuse petite fleur qui flotte encore de temps en temps sur les rios Parana. J'ai d'ailleurs bien cru la voir en navigant dans le delta, du côté de Zarate, cette fleur!


l'Irupe, fleur de légende guaranie

Même mon vieil ami argentin, Rodolfo, navigateur, scientifique et amoureux des Parana, m'a affirmé son existence pour l'avoir aperçue plusieurs fois vers San Pedro. Alors je suis bien décidée à y croire! 
A elle seule, cette fleur, donc réelle, c'est toute une légende Guaranie.

Le thème en est le caprice d'une femme qui jette un bijou dans l'eau du fleuve pour que son amant lui prouve son amour en allant l'y chercher. L'homme se noie... La femme ne supporte pas cette vision, plonge à son tour... et se noie aussi. Depuis, sur le rio, fleurit l'Irupe... en hommage au sacrifice de l'amant et de cette femme capricieuse mais repentante qui alla le rejoindre à jamais. Tout cela sur un air de harpe, merveilleusement jouée par les aborigènes depuis que les Jésuites la leur a fait découvrir.

NAVIGATION DANS L'ESTUAIRE DU RIO DE LA PLATA

Il est très difficile de naviguer dans le Rio de la Plata.  D'importants bancs de sable le rendent très dangereux. Heureusement il est dragué en permanence pour entretenir son seul canal commercial d'accès.


Drague dans le Rio de la Plata

Les argentins ont l'habitude de dire que le Rio de la Plata n'a pas une eau verticale mais horizontale, les marées et les vents ont des effets sur la hauteur des eaux du Rio, les marées déterminent la vitesse et la direction du courant.

Les vents de SE et SSE sont ceux qui font monter la hauteur des eaux. 
Les vents de W et SW sont des vents qui retirent l'eau de la côte argentine.
Par contre sur la côte Uruguayenne les vents de SE n'ont que très peu d'effet. 
Le pampero reste pour les deux côtes particulièrement redoutable

Le balisage du Rio de la Plata est particulièrement bien fait. Les bouées sont régulièrement entretenues et signalent non seulement les canaux d'accès mais aussi et surtout les grand les dangers comme les bancs de sable, mais aussi les épaves. Leur nombre est impressionnant.


Balisage dans le Rio de la Plata

Uruguay et Argentine se partagent la juridiction de la navigation dans l'estuaire depuis 1910. Les accords sont régulièrement réitérés et sont reconnus comme internationaux dans tout le secteur. Les argentins sont tellement conviviaux, la beauté des paysages est tellement fascinante, que je suis toute excitée par cette remontée programmée des fleuves Parana.

Ce périple sera à la hauteur de mes espérances : riche en rencontres autant qu'en expériences heureuses (et moins heureuses comme nos échouages avec Theva), mais toujours délicieusement captivantes. Ce sera ainsi jusqu'en bas  des côtes de l'Uruguay.

 

3ème partie: DELTA DU PARANA - URUGUAY - RIO DE LA PLATA

"Capt'ain Fracasse" nous accorde trois jours pour ranger le bateau et lever les amarres. Le temps de découvrir aussi San Isidro et la région de Tigre qui valent sincèrement le détour.

7 MARS 2004 - SAN ISIDRO

Avec "Cap'taine Fracasse" on étudie les cartes hydrographiques et on interroge les copains locaux. Rodolfo, mon fidèle ami argentin, nous donne plein de bonnes informations. Faut dire qu'il a vécu de nombreuses années à San Pedro sur un des rios Parana où il remontait régulièrement avec "Cusi" son cher adorable voilier.

 
"Cusi", le cher compagnon argentin de Rodolfo

Il nous offre généreusement ses cartes. Au passage, il faut aussi avouer qu'il a mis au point des petites merveilles de cartes locales sur toute la région d'Amérique du Sud. Elles sont devenues indispensables pour tous les navigateurs. Il nous donne plein de conseils notamment sur le peu de fond que nous allons rencontrer, sur les bancs de sables à éviter... autant que sur ses amis à visiter là-haut sur le fleuve.

Pour les cartes, en règle générale, il n'y a aucun problèmes pour les copier car il n'y a pas de modèle déposé, donc pas d'interdiction de copie. Mais la majorité des cartes sont en Fathoms... ça veut dire qu'il faut prendre l'échelle pour transformer en mètres. Pas drôle et plutôt compliqué. C'est pour ça que les cartes de Rodolfo sont les bienvenues.

Les amis de Rodolfo doivent, nous n'en doutons pas, (surtout s'ils sont comme lui!), nous réserver un excellent accueil tout au long de notre remontée "Paranéenne". Rodolfo m'apprend aussi à préparer le célèbre "maté", boisson hyper conviviale qui se "pipe" à tour de rôle dans une petite calebasse, après en avoir ébouillanté les herbes bourrées de vitamines! Que c'est bon le maté! Rien n'empêche cependant d'y ajouter une rasade de rhum ou de whisky... Je crois que les cinq kilos ramenés dans mes bagages seront définitivement insuffisant à ma consommation future, j'ai intérêt de revenir vite au pays du tango...

A San Isidro, nous avons un voisin sur un drôle de catamaran, un espèce de bateau-araignée, albinos et désarticulée, avec un énorme moteur in-bord accroché sur sa queue. Nous partons avec lui essayer sa "bête". Il nous fait visiter la zone de Tigre où se nichent la majorité des marinas du secteur. L'"araignée" a un faible tirant d'eau qui nous permet d'entrer dans tous pleins de recoins verts et boisés. Tout autant de magnifiques points de vues.

 
Rencontre avec un commodore de marina - Vue sur une des nombreuses marinas

Il nous présente les commodores de plusieurs capitaineries, où nous sommes toujours chaudement accueillis.

En redescendant sur le Rio de la Plata, son moteur n'arrête pas de toucher le fond en faisant de la purée de gadoue parce que les vagues sont un peu creusées ce jour-là. Faut dire qu'il y a du vent et surtout des traîne-couillons motorisés qui n'hésitent pas à passer sur le fleuve à grande vitesse pour nous narguer, comme partout. Sauf qu'ici il n'y a pas d'eau!

D'origine belge, ce voisin qui s'appelle Jean-Pierre, vit en Argentine depuis de nombreuses décennies. Vétérinaire dans la région de Corrientes, il connaît tout sur la pampa et ses bovins. Depuis presque un demi siècle il a fait de cette région son lieu de villégiature, et c'est à cheval qu'il va soigner les animaux, avec bottes et pantalon de gauchos. J'ouvre des yeux tous ronds quand il me parle de son travail de véto. Sauvage, passionnant, riche d'actions. Je l'imagine cavaler avec un lasso à la main et des parures en cuir plein les jambes.


Jean-Pierre se la coule douce... - Avec Jean-Pierre l'homme du fleuve et de la pampa

Comme Jean-Pierre est aussi prof de fac, il n'a pas son pareil pour nous raconter la vie de son pays d'adoption. Je tombe amoureuse du son de sa voix, de son regard bleu océan, de ses gestes, de sa culture... de son éloquence! Comme il est aussi marin il a décidé de remonter à Corrientes, la ville où il soigne et enseigne, en navigant par les Parana. Petit périple qui lui prendra des semaines.

Demain nous quitterons ensemble San Isidro. On se suivra jusqu'à Zarate. Moi je veux que Jean-Pierre me raconte l'Argentine. Cet intellectuel me fascine et mon coeur bat la chamade au rythme de ses narrations.

En cet automne austral de ce côté de l'Atlantique, ces nuits de navigation ont un goût étrange d'aventure...

Aujourd'hui, Theva, le petit bateau au taud jaune du "Cap'tain Fracasse", lève l'ancre, pour remonter les rios Parana et le Rio Uruguay jusqu'au Rio Negro. Jean Pierre nous suit sur son espèce d'araignée.

Le fameux canal Mitre est laissé de côté et nous navigons sur un autre canal joli tout plein, le "vinculacion", où la beauté des rives est une pure merveille.


Bords du fleuve Parana

Nous nous imprégnons de la douceur de l'atmosphère de ce rio, mais aussi des troublantes premières nuits dans le delta où parfois hurlent les animaux.

Quand nous entrons dans le Rio Parana de Las Palmas, le paysage est toujours aussi beau, mais flirter avec des super-tankers, les porte-conteneurs et les autres gros cargos de ce gabarit, nous fait réaliser que nous sommes sur un fleuve... et que c'est un vrai-gros fleuve!

Les locaux on baptisé Titanic un de ces gros porte-conteneurs qui le traverse régulièrement sur sa longueur. En hauteur il doit être haut comme... un immeuble avec beaucoup d'étages. Effectivement quand je le vois passer le lendemain je me demande d'où il sort et surtout je constate qu'il prend toute la place dans le rio.

Il lui faut 4 ou 5 bateaux pilotes pour l'accompagner, le pousser devant, le pousser derrière et sur les côtés, ceci pour qu'il suive bien le lit central surtout dans les méandres. Drôle d'impression de voir tout ça après la quiètude du canal "vinculacion"!


 Le Titanic du Parana

C'est un coup de civilisation qu'on nous fait là! J'aime pas trop. Je râle.

11 MARS 2004. Theva suit ce Parana jusqu'au port fluvial de Zarate. Nous passons sous un pont immense sous lequel un pêcheur à la barque minuscule lance un filet. Cliché pour le moins original.


Pêcheur du fleuve Parana à Zarate

Arrivés à la nuit tombante, impossible de trouver la marina qui a un chenal d'entrée très-très étroit. Comme les gros mastodontes continuent de nous croiser et de nous doubler, il vaut mieux rentrer ses fesses et se mettre à l'abri côté berge, on ne se sent pas très à l'aise.

Un grosse bouée rouge nous apparaît comme providentielle. Pas facile de l'attraper avec le courant. C'est moi qui la vise, évidemment, au premier coup, je la loupe... la faute au courant! Et je recommence. Je reloupe. Je n'en reviens pas, vraiment il est fort ce courant... Jamais vu ça. Je me fait engueuler... et la troisième fois sera la bonne.

Toute la nuit, impossible de fermer l'oeil, la bouée griffe Theva avec des ongles de ferraille. Il crie. Au petit jour, après une nuit sans dormir, non seulement à cause de la bouée, mais aussi du courant et, autant le dire, de l'inquiétude provoquée par tous ces gros navires qui nous frôlent, on est tout content de voir que l'entrée de la marina est juste devant nous, seulement à quelque mètres. Hier soir, dans le noir, elle était invisible. De plus, on découvre, juste en face, une adorable petite plage de sable blanc avec son petit resto entouré de paillottes et un club de kayacs.

Mignon comme tout sous un beau soleil en plus. Nous découvrons que Zarate, loin des trépidations de la capitale, est un adorable petit coin de carte postale.


Plage de sable de Zarate dans le Delta

Le marinero nous guide pour entrer à cause du peu de fond de la passe et on se met au mur d'accueil qui est dans le chenal. Là, il y a du fond.

La surprise est de taille, quand, le soir, après un tour de ville, (en vélo, bien sûr, fidèlement embarqués sur Theva), on découvre le bateau endormi sur le côté, posé contre le mur, la quille plantée dans la vase. Curieux, on nous avait dit que jamais l'eau ne descendait sous un certain niveau. Là, le bateau... on aurait pu faire son carrénage... enfin pesque! Au moins on voit qu'il en a sacrément besoin.

Pourquoi cette descente subite des eaux? C'est un coup des brésiliens d'en-haut qui font de temps en temps un coup aux argentins d'en-bas qu'on nous dit! Explication vraissemblable : en haut, tout là-haut ce sont les chutes et le barrage d'Iguaçu, au Brésil, dans la région du même nom. Il n'a pas beaucoup plu cette année, alors comme partout on manque d'eau. Pour en avoir d'avantage, les brésiliens ferment tout simplement les vannes un peu plus qu'ils ne le doivent... et un ou deux jours après, loin en aval, les fleuves se trouvent subitement en manque et leur niveau baisse dangeureusement.


Zarate et Theva dans l'entrée de la marina presque à sec

Ils sont fous de faire joujou comme ça avec la flotte! Pour nous c'est pas grave, mais je pense aux tirants d'eau des cargos du fleuve... ils doivent gratter le fond avec des blagues pareilles.

Aujourd'hui Jean-Pierre nous rejoint. On l'avait perdu hier quand la nuit était tombée. Il met son engin flottant dans la marina d'à- côté qui a encore moins d'eau que la nôtre. Mais un cata ça passe partout, on le sait!

Avec Capt'ain Fracasse on prend le dinguy et on part, à partir de Zarate, explorer quelques coins retirés et sauvages de cet immense delta. En annexe, on est sûr de ne pas se planter au moins! On s'engouffre dans des petits cours d'eau qui deviennent vite impraticables mais où pousse une végétation très dense et luxuriante. On atterrit la plupart du temps, au bout d'un petit mille, sur une couverture en espèce de nénuphars. Il faut faire demi-tour au milieu des broussailles. J'ai l'impression de me retrouver en Afrique dans la région des grands lacs à Lambaréné... avec les crocodiles et les hippotames en moins quand même!

 
Exploration des cours d'eau du Delta... qui mènent tous aux nénuphars!

Le soir, Jean-Pierre nous fait découvrir la vraie saveur de la viande rustiquement cuite sur d'immenses barbecues à feu ouvert. Moi qui suis plutôt une bouffeuse de poisson, je me régale rien qu'avec l'odeur des grillades et je me délecte avec les pièces de viandes aux saveurs incomparables que seul un homme de Cromagnon peut avaler entièrement vu la taille. "Capt'ain Fracasse", lui, ne laisse que les os quand il y en a...

On rencontre Aldo et sa petite famille. Aldo a un petit voilier de 9 mètres sur un des pontons de la marina qui répond au nom d'Angel. Il nous amène faire un tour sur le fleuve pour "essayer" son bateau argentin.

C'est Aldo qui m'apprendra à mettre du whisky dans le maté. Avec lui on découvre encore d'autres coins... et on fait encore des ventrées de viandes au barbecue.

Un matin il nous amème au baptême du Bénéteau de la base marine d'à côté. Sous les flons-flons, les grands pavois et les clairons, car nous sommes dans une zone militaire. Dans le bassin, caché à l'intérieur des terres dont une fois de plus l'entrée, (quoique profonde celle-là!), est invisible depuis le fleuve, nous découvrons la fameuse et célèbre frégate "Esperanza" qui est un fleuron de l'école de navigation argentine. Qu'elle est belle!


 Fête à la base militaire de Zarate - Bateau école "Esperanza"

Elle est allée plus d'une fois se perdre au Horn et dans les canaux de Patagonie, elle a raflée, en son temps, je ne sais combien de courses réputées, dont la Willbread. Les argentins en sont fiers.

Tout le monde nous accueille avec une telle gentillesse, qu'un peu plus, ce matin-là, on croit que tout ça est pour nous. Il y a juste une centaine de personnes sur les terre-pleins, mais la fête est grandiose, il y a les petits-fours, le clergé, l'encens... et la traditionnelle bouteille de champagne.

Mais si "Cap'tain Fracasse" est accueilli avec tant d'honneur c'est que Theva est aussi un Océanis ! Comme le bateau de la préfecture sur lequel on lance la bouteille de champagne à l'instant même. Theva est donc admiré sur toutes les coutures. Faut dire qu'en Argentine, la marque Bénéteau est tout simplement vénérée!... car ils n'ont, hélas, que des copies.

Malheureusement le temps file vite. Nous n'avons pas le temps de remonter jusqu'à San Pedro avec monsieur le professeur Jean-Pierre qui doit rejoindre sa chaire et ses vaches à Corrientes.