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Conte de Noël

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Un conte marin de Noël

Compilé par Carole Garceau, un collectif, écrit (par ordre d'écriture) par:
La fille sur le quai, Yvan Monnard, Blaise Harvey, Daniel Lemaire, Antoine, Alain, Claude, Louise G, Jean-Claude, Fil, Richard (Goutte d'eau), Michel (Coryphène), Régis, la Fée des Étoiles, Marie, André Morin, Mario, Gaétan. février 2003

21 décembre (jour)       21 décembre (soir)       22 décembre (jour)       22 décembre (soir)
23 décembre (jour)       23 décembre (soir)       24 décembre (jour)       24 décembre (soir)

Auteur: La fille sur le quai 
Date: 21/12/2002 11:36

Bonjour à tous,

Je vous propose un conte marin en 4 épisodes, donc qui se terminerait le 24 au soir. L'idée m'est venue ce matin et puis, même si j'ai ma petite idée sur ce que raconterait ce conte naïf à la Dickens, je me suis dit que ce serait beaucoup plus intéressant si ce conte était interactif. Autrement dit, je commence et chacun poursuit et le suivant prend le conte là ou il est rendu. Avec vous tous, nous pourrions naviguer sur plusieurs plan d'eau sinon plusieurs mers.

Je suggère naïf et à la Dickens parce que c'est pour Noël.

Qu'en pensez-vous? J'espère que vous aurez envie et le temps afin d'y participer. Ça ne me tente pas de jouer toute seule.

Comme dirait Louise (je crois), à vos claviers.

Thérèse

 

Auteur: La fille sur le quai
Date: 21/12/2002 11:55

Il était une fois, (ça ne peut pas commencer autrement voyons, pensez-y !), il était donc une fois, un homme qui naviguait seul, sur son voilier, depuis plusieurs années. Au début, il était des plus heureux ; plus de femme pour le retenir à terre, les enfants devenus adultes et autonomes, il était donc enfin parti, léger comme un oiseau, comme un fou de bassan se disant bien que comme ce fou, il ne plongerait dans la civilisation que pour se nourrir. Il était enfin libre de vivre sa passion et se gargarisait de sa solitude et de silence.

Bien sûr, il avait après quelques mois seul, cherché une compagnie féminine. Que pour naviguer se disait-il et c'est moi le capitaine, alors les destinations, le temps de navigation c'est moi qui déciderai. Il s'était informé auprès d'Éoline, de ses expériences de voile. Cela lui parut suffisant. Mais il n'avait pas pris le temps de connaître sa nouvelle matelote qui n'était pas encore promue au titre d'équipière et ils partirent vers d'autres eaux.....

 

Auteur: Yvan Monnard
Date: 21/12/2002 13:37

...et d'autres cieux. Que cette compagne était bien choisie ! Elle n'avait pas le nez retroussé, comme l'autre, ni cette affreuse manière de sucer son pouce dès qu'elle pensait avoir fait une bêtise. Quand elle était assise sur le tillac (il y a toujours un tillac dans les contes), le blond de ses cheveux dans le vent se confondait avec la vague d'étrave. Si, d'aventure, elle lui préparait un café avant qu'il assume son quart de nuit, il lui trouvait - au café - ce goût corsé d'amertume qui lui rappelait une escale, quelque part en Sardaigne. Non, vraiment, la vie à bord se déroulait sur un tapis de pétales de roses. Jusqu'au jour où, sans prévenir...

... retour

Auteur: Daniel Lemaire
Date: 21/12/2002 18:38

... la belle Éoline sembla perdre peu à peu son sourire. Oh, ce n'était que de petits détails: elle préférait aller se coucher plutôt que d'admirer la nuit le sillage phosphorescent; elle mettait moins de créativité à préparer ses petits plats, qui avaient tant séduit son capitaine les premières semaines. Elle jusque-là toujours si enjouée, si heureuse de la camaraderie détendue qui s'était établie avec son capitaine, semblait peu à peu s'étioler, comme une jolie fleur à qui il aurait manqué de la lumière.

Inquiet, le capitaine n'osait pas lui demander directement ce qui l'attristait. Il se contentait de redoubler d'attentions pour essayer de lui rendre sa joie de vivre perdue. Car malgré lui, il s'était habitué à la présence de la jeune Éoline à son bord, à sa grâce, à son teint hâlé, à ses paréos qu'elle nouait sans cesse d'une façon renouvelée. Il savait bien qu'il était trop vieux pour espérer la retenir longtemps auprès de lui s'ils faisaient des escales trop longues, mais il avait trop d'affection pour elle pour la laisser dépérir ainsi.

Un matin qu'elle faisait nonchalamment sécher ses cheveux qu'elle venait de laver dans un seau d'eau de pluie (c'était toujours un moment où il l'admirait particulièrement, mais discrètement), il lui posa finalement la question. Au début, elle refusa d'avouer la cause de son malaise, mais il insista si gentiment qu'elle finit par lui révéler que...

 

Auteur: Yvan Monnard
Date: 21/12/2002 19:3....

…non, les bines au bacon arrosées de sirop d'érable, le matin , elle, elle ne pouvait plus. Passe encore qu'il ...

 

Auteur: La fille sur le quai 
Date: 21/12/2002 20:56

... rote le soir dans la cabine arrière. Il lui avait laissé la couchette de la pince après quelques nuits alors qu'elle lui avait dit souffrir de claustrophobie dans la cabine arrière. Oh, elle était prête à dormir dans le carré, ne voulant pas bousculer ce vieux marin. C'était quand même son bateau.

Oui, elle l'entendait, puisque le sommeil ne venait que tard dans la nuit. Elle aurait pu rester avec lui et regarder le sillage phosphorescent dont il ne semblait ne pas se lasser. Mais elle s'ennuyait. De tout, de bouger, de bruits, de marcher sur la terre et d'une douche. Elle en avait marre de faire la bouffe en oscillant même un tantinet. Elle en avait marre de se laver les cheveux dans ce seau. Elle avait envie de lui dire:

- Ben oui, ben oui, l'eau de pluie c'est bon pour les cheveux !

Elle en avait surtout assez de ne plaire qu'à cet homme, en forme bien sûr, mais son corps à elle avait besoin de plus que d'un regard.

C'était début décembre et à son grand étonnement, à l'approche de Noël, sa famille commença aussi à lui manquer. Elle se mit à rêver de neige, de ski et de promenades bien emmitouflée. "Au diable le paréo", se disait-elle.

Elle avait quelque affection pour lui mais sans plus. Il lui parlait souvent de ce souvenir en Sardaigne. Elle l'écoutait mais ne connaissant pas les lieux, elle n'en retint rien.

Un jour, ils allèrent à terre, se séparèrent pour quelques heures. Au retour, il l'attendit au quai, dans son annexe qu'il avait baptisé banalement "La suite". Son attente dura des heures puis il lui vint à l'idée qu'elle était peut-être revenue au bateau, escortée par un capitaine dévoué à la jeunesse.

La nuit était tombée et en accrochant l'amarre au taquet arrière, il vit une ombre assise dans le cockpit. Il resta figé longtemps : c'était un épouvantail décoré de boules de Noël avec son paréo noué d'une manière encore différente.

Elle lui avait laissé un message laconique:

" Merci pour tout. Tu m'en as donné beaucoup mais ce n'était pas assez pour moi. "

Il finit par se préparer un café, fade, qui lui rappela la Sardaigne...Il se dit 

- La Sardaigne ou n'importe ou ailleurs qu'ici.

Il partit le moteur, leva l'ancre et se dirigea ailleurs ......

 

Auteur: Antoine
Date: 21/12/2002 23:42

….Au large, la nuit suivante, il ne réussit pas à fermer l'oeil. Tout lui rappelait sa passagère. Sous une très douce brise, la chevelure de Bérénice et son cortège d'étoiles laissaient un pâle reflet dans l'eau qui dansait avec la phosphorescence du sillage. Parfois, un grincement de la barre évoquait ce rire si familier. Ou encore, un parfum venu de la terre toute proche rappelait cette odeur si particulière d'un léger savon qui se combine au sel de la mer pour former un mélange à la fois piquant et sucré.

Le vagabondage de son esprit l'emmena loin, en Sardaigne, où l'être aimée jusqu'alors se déroba au voyage de toute une vie.

Au terme d'une longue méditation, il prit alors deux résolutions: d'abord, fini les bines et la choucroute au déjeuner et, il prit la décision de plus faire confiance qu'à son bateau et de faire en sorte que seuls le vent et la mer décideraient de sa destination. Il ira où le bateau le conduira, sans jamais intervenir pour modifier sa trajectoire.

C'est ainsi qu'au terme de deux jours de navigation, lentement, comme une vague impression de brouillard qui se dissipe lentement pour laisser apparaître quelques reliefs, puis quelques arbres, il vit une terre émerger devant son étrave. Jusqu'à l'ultime moment, il refusa de chercher à savoir où le bateau l'avait conduit.....

... retour

Auteur: Yvan Monnard 
Date: 22/12/2002 10:25

... il chercha sa longue-vue dans le fatras de sa cabine, la vissa à son oeil gauche et balaya la côte indistincte qui s'étendait au loin. Tout à coup, un point rouge attira son attention. Une mise au point plus précise le confirma ... Non pas un point rouge ... mais comment dire ... une sorte de bonhomme habillé de rouge ... Il distinguait même une sorte de bonnet, rouge lui-aussi et bordé de blanc ... Étrange, se dit-il. Étrange et plutôt bizarre...

C'est alors qu'il porta son regard sur son calendrier ...

 

Auteur: Blaise Harvey 
Date: 22/12/2002 12:05

…qui se balançait au-dessus de sa table à carte. La date ne lui rappela rien si ce n'est que la lune commencerait son cycle décroissant. Jetant aussi un coup d'oeil sur sa carte il aperçu cette petite île qu'il n'avait pas remarquée auparavant. Ce petit point perdu dans l'océan Indien situé à environ 2600km au nord-ouest de Perth est un territoire australien même si son plus proche voisin est Java à 360 km plus loin. Cette Île s'appelle Chrismas Island.

L'île possède une flore distincte et on y retrouve une espèce de crabe dont cent millions de ces créatures recouvrent le sol de la forêt. Fait étonnant à cause de sa carapace d'un rouge écarlate, on l'appelle le Crabe Rouge (pour les sceptiques c'est vrai). On parle aussi d'une légende qui raconte que c'est là qu'un certain bonhomme qui adore s'habiller de rouge y passe ses vacances d'été. Il décida d'aller vérifier et s'apprêtait à changer de cap quand....

... retour

Auteur: La fille sur le quai 
Date: 22/12/2002 19:44

….- Foutaises que tout cela, se dit-il.

- Ce n'est qu'une légende pour enfants naïfs que cette histoire de Père Noël. Cet être obèse à bedaine ne pourra rien pour moi et mon spleen.

De constater son mal de vivre le remettait en question sérieusement :

 Je devrais être heureux pourtant. C'était mon rêve que de partir seul sur mon bateau, en laissant tout derrière moi.

Aussi surprenant que cela puisse paraître, vivre dans la solitude et le silence ne l'avait pas habitué à faire ce genre d'introspection. Au contraire, il était persuadé que toutes ses actions étaient sans tache et sans reproche. Aucune attache; la liberté c'est ce qu'il désirait le plus. Que des liens avec des gens de bateau comme lui. Et encore !

Il avait depuis longtemps laissé tomber sa lorgnette et il s'approchait lentement du rivage, la coque glissait harmonieusement en symbiose avec l'eau. Vérifiant distraitement la profondeur de l'eau, il aperçut à peine mais surtout il entendit : Ho!,ho!.ho!.ho!, venant de la forêt. Il ne pouvait pas distinguer ce clown habillée en rouge, tout était rouge au sol. Où était ce diable de déréglé ?

Semblant entendre sa question, il entendit à nouveau : Ho!.ho!.ho!.ho!.ho! qui n'en finissait plus.

- Je n'en ai rien à foutre de toutes ces idioties ! Il vira de bord. 

Puis vint la Noël de 2001 et l'an 2002 commençât. Mais de cela aussi, il n'en n'avait cure. Il devenait de plus en plus solitaire mais surtout de jour en jour plus acariâtre, grognon et sec de vie. Parfois le soir, en s'endormant il pensait à la Sardaigne et à cette Pénélope...

Il navigua au rythme du vent pendant des mois , il couvrit..….

 

Auteur: Blaise Harvey 
Date: 22/12/2002 21:56

…sans le savoir la distance qui le séparait de cette mer méditerranéenne et y pénétra. Il avait depuis longtemps jeté la carte de la région mais saurait sûrement reconnaître cette Île où on voulait absolument l'emmener malgré lui.
- Pourquoi devrais-je retourner sur cette Île? Se demandait-il.

C'était la fin de l'été mais le doux climat de la Sardaigne lui ferait du bien, se disait-il.

Bien qu'au fond de lui-même il connaissait la vérité, il se devait de vérifier si ce qu'on disait sur les quais était vrai au sujet de son Éoline. Ces mauvaises langues qui l'avaient comparé à Pénélope savent-elles q'Ulysse n'hésita pas à massacrer tous ses prétendants avant que Pénélope ne céda à leur charme ?

Il retournerait, malgré lui, sur cette Île et retrouverait son Éoline. Il saurait la convaincre que du pont de son bateau elle pourrait toucher les étoiles et que ses bras de marin la protégerait contre les légendaires démons de l'océan.

Il serait bon aussi de retrouver le goût corsé du file'e ferru et de vérifier la légende du fil de fer qui dépassait de terre qu'on mettait pour indiquer l'endroit où on avait caché la bouteille du fameux alcool interdit.

Cette fois il s'endormit en souriant et lorsque, dans son rêve, Éoline vint se coucher dans ses bras il....

 

Auteur: La fille sur le quai 
Date: 22/12/2002 23:49

... il se réveilla en sursaut mais surtout en nage. Heureusement qu'Éoline n'était pas à ses côtés, elle n'aurait pas aimé ce corps d'homme en sueur, atteint par cette supposée andropause, le rendant plus souvent qu'autrement, soupe au lait. Assis dans sa couchette avant, il avait repris sa place dans la pince et ne s'était résigné à laver les draps dans lesquels Éoline avait laissé son odeur, que quelques mois après son départ. Il gardait aussi bien camouflé sous son oreiller, le paréo devenu objet de fantasme pour les opposants au projet de la Sardaigne.

Quand il fut vraiment sorti de son cauchemar, il lui fallut bien le reconnaître, de retrouver Éoline dans ses bras n'avait pas apporté les résultats escomptés. Au contraire, un malaise. Force était-il aussi d'admettre qu'Éoline si jeune comparativement à lui, ne voulait rien savoir des "ses bras de marin qui ..la protégeraient contre les légendaires démons des océans". Que connaissait-elle de ces légendes d'ailleurs ? L'âge a cela d'avantageux : il permet d'accumuler non pas seulement des plis mais des connaissances de la vie et une certaine culture qu'Éoline ne possédait pas. Plus il y pensait, plus il se souvenait des piètres conversations qu'il avait entretenues avec elle. Finalement, à part le paréo, rien ne retenait le coeur durci de notre marin. D'ailleurs, n'était-elle pas disparue peu de temps avant la Noël, comme une fée des étoiles ? Éphémère comme une étoile filante. 

Non, il devait mettre de l'ordre dans ses projets. Voulait-il ou non une femme sur son bateau et si oui, laquelle ? Comme souvent, ses réflexions furent arrêtées, mais cette fois, non pas par ses propres limites mais par le bateau qui brassait.

Le vent s'était levé et avait changé de direction. Il sortit sur le pont, vérifier son ancrage lorsque ....

 

Auteur: Claude
Date: 22/12/2002 23:52

…lui revient à l'esprit cette terrible odeur de gaz. Eh oui, celle des bines au bacon dans le sirop d'érable, Ha ! non, dit-il en se réveillant. Réalisant le cauchemar, il fit demi tour en essayant de s'endormir quand...

... retour

Auteur: Louise G 
Date: 23/12/2002 10:29

... retentit un son strident qui le remit sur pieds. Il s'empressa d'enfiler ses cirés et sortir de la cabine juste avant que la première gerbe d'embruns n'explose au-dessus du cockpit. Le vent soufflait plus fort. Il aperçut alors une sublime goélette qui s'éloignait peu à peu. Le bruit provenait sans doute de ce voilier, qui, foin de chiffres, se dirigeait tout droit vers l'ouest.

Quelques secondes suffirent pour que soient apportées quelques modifications au programme ...

 

Auteur: Blaise Harvey 
Date: 23/12/2002 12:33

…qu'il s'était fixé. D'abord presque seul avec ses délibérations il s'était laissé guidé par les humeurs du vent qui le faisaient lentement dériver vers le rivage.

Mais voilà! comme toujours à l'approche de la terre, le rythme de vie changeait. 

D'abord la rencontre de cette petite barque de pêche qu'il avait senti avant de l'apercevoir. Une odeur de poisson séché. Il avait pensé s'approcher pour le saluer mais le pêcheur semblait occupé à relever son filet et il n'avait pas osé le déranger.

Plus tard dans la soirée, alors que tout était calme, les lumières de ce gros paquebot avaient tout à coup changé le paysage serein de la nuit étoilée. Mais il savait que c'était justement le prix à payer en approchant de la civilisation. Ses quelques poils blancs dans sa barbe lui avait appris qu'il fallait accepter les humeurs changeantes de la mer mais aussi de se méfier des apparences. La terre qui semble accueillante est parfois entourée de récifs et il vaut mieux la contourner de loin.

Voilà maintenant ce beau voilier qui vient juste de changer d'amure, peut-être reviendra-t-il ? Mais il ne changerait pas d'idée. Le gré du vent et des vagues l'avait amené près de cette île et il y mettrait les pieds. De loin, il apercevait des gens sur la rive et le quai du village semblait accueillant. Tout en étant confortable avec sa solitude, il n'avait pas peur de découvrir l'âme des gens.

En approchant de l'île, il se rappelait avoir décrit à sa chère Éoline les beautés de sa Sardaigne. Il lui avait raconté ses escapades sur l'île et il avait espéré pouvoir lui faire découvrir la chaleur et la simplicité de ses habitants. Il aurait bien aimé la voir parcourir la plage vêtue d'un simple paréo, celui qu'elle adorait porter et qu'il gardait précieusement. Elle l'accompagnerait dans ses pensées.

Sur le quai, une fille semblait attendre l'arrivée des bateaux et aussitôt qu'il fut amarré, avant de l'avoir salué, elle lui demanda s'il n'avait pas rencontré un jeune pêcheur plus tôt.

Intrigué il lui raconta sa rencontre de la veille, elle semblait un peu rassurée mais restait nerveuse et continuait à scruter au loin. Elle allait repartir quand....

 

Auteur: fil 
Date: 23/12/2002 16:2

… sans vraiment savoir pourquoi, il lui proposa de monter à bord ...

 

Auteur: Louise G 
Date: 23/12/2002 16:57

…ce qu'elle refusa. Mais elle reprit aussitôt, le visage crispé, les lèvres serrées..."Je vous serais reconnaissante de me raccompagner jusqu'au village, juste ici, à Porto Torres". Il remarqua même que les mots s'échappaient étrangement brouillés de ses lèvres. Son regard brillant semblait implorer la fin d'une misère ...

Sans hésiter plus d'une seconde, il répondit ....

 

Auteur: Richard Goutte d'eau 
Date: 23/12/2002 17:08

"D'accord, mais vous resterez sur le pont et surtout NE TOUCHEZ À RIEN !" Il largua les amarres et fit route vers Porto Torres …

p.s.: J'aime bien ce p'tit jeux ! 

 

Auteur: Michel (Coryphène) 
Date: 23/12/2002 17:33

…Porto Torres …la voile facile … la petite aventure ordinaire … que tous racontaient comme s'ils avaient reculé les limites de l'homme … Pourtant, aujourd'hui il avait rendez-vous avec ses limites plus qu'il ne le pensait … Ses limites, il les avait repoussées souvent sauf dernièrement, il s'était installé dans une zone de confort qui, somme toute, le préparait mal pour la suite des choses … Tout à l'heure … Porto Torres serait sa première grande aventure, le premier vrai péril de sa vie … mais cela il ne le savait pas encore …

 

Auteur: Louise G 
Date: 23/12/2002 17:41

… L'Italienne lui adressa un gentil sourire et prit place à ses côtés, près de la barre. Elle était vêtue d'une chemise bleue, d'une jupe noire longue et transportait avec elle un gros sac de coton. Je m'appelle Lucia...

Sur la mer, une brume mauve diaphane enveloppait l'archipel ...

... retour

Auteur: La fille sur le quai 
Date: 23/12/2002 20:12

… C'est tout ce qu'elle lui dit. Il voyait son regard suivre les manoeuvres et retourner dans son monde. Il lui avait dit de ne toucher à rien et de toute évidence avec sa jupe longue, elle ne devait pas s'attendre à monter sur un voilier. Malgré ce magnétisme qui l'attirait par l'étrangeté de cette fille, il avait quand même pris le temps de vérifier si la jupe ne venait pas avec des souliers qui font des marques sur un pont ! Puis elle s'agita un peu : après chaque virement qu'il effectuait, elle se levait (non pas dans un froussement de mousseline, vous vous trompez de conte) et se mettait à enrouler l'écoute méthodiquement en défaisant le moindre enroulement du cordage. Puis elle revenait s'asseoir près de lui. Il en restait bouche bée. Puis de ses lèvres serrées de femme ayant souffert, sortirent une phrase, non pas en italien mais en allemand. Il était sur le point de lui demander ce qu'elle faisait sur le quai mais une bourrasque et son regard l'en empêchèrent. Décidément, les femmes ne lui donnait pas de chance. Il poursuivit sa route jusqu'à ....

 

Auteur: Claude
Date: 23/12/2002 21:17

…ce qu'elle lui demande " quel est votre nom ?" 

Gepetto, répondit-il en la regardant du coin de ces yeux plein d'eau, puis un soupir ce fit entendre. Ce fut le silence total....

 

Auteur: Louise G
Date: 23/12/2002 21:27

La jeune femme se pencha vers l'avant et redit encore quelques mots en allemand, comme si elle récitait une prière. Soudain, elle saisit brusquement son sac de coton et en ouvrit l'une des pochettes latérales. On entendit un cri sourd ... et la tête d'une chiot en apparut, et puis une autre, et puis une autre encore ... 

Elle ouvrit ensuite une deuxième poche, plus centrale celle-là, et en ressortit une bouteille de cannonau rouge ...

Pendant un moment, le marin reconnu une odeur agréable ... semblable au parfum du myrte, provenant du sac. La jeune femme lança quelques coups d'oeil au marin alors que celui-ci ...

 

Auteur: La fille sur le quai 
Date: 23/12/2002 22:18

... s'emparant doucement de la bouteille pour l'ouvrir, lui céda la barre. Elle eut à peine un sourire de ses lèvres mais ses yeux ... (Plus tard, il apprendrait qu'elle était myope comme une taupe, ce qui rendait son regard si perçant. Mais là n'est pas notre propos.) Alors lui aussi en fut si heureux que son visage se déploya comme une voile remplie de vent. Ils burent puis ils dormirent : elle dans la pince avant avec ses chiots. Il eut un bizarre de rêve, sans doute parce qu'il n'avait pas osé lui dire qu'il ne voulait pas d'animaux sur son bateau. Il rêva qu'elle était la "méchante" dans les 101 dalmatiens. Son rêve se terminait par sa demande d'avoir alors un aquarium : elle était troqué sa longue jupe pour un paréo ! Il se leva, un peu retourné comme le bacon et les oeufs qu'il fit cuire. Seul, il ne mangeait plus que des céréales au lait en poudre.

Mais l'automne commençait, un réflexe de québécois. Il prépara du café qu'il tentât encore une fois de le rendre corsé. Il vérifia ses batteries et son moteur. Il l'entendit se retourner dans sa couche, jeta un coup d'oeil sur les oeufs et tant qu'à y être un coup d'oeil aussi dehors.

Il aurait dû inverser les coups d'œil ! ....

 

Auteur: Régis
Date: 23/12/2002 22:55

…Et, tandis que sur le pont se joue la partie dramatique entre le vent, le bateau et moi-même, mon équipier rêve d'escale, de filles charnues, de soirée où le vin coule à flot et moi d'espoir d'homme libre chérissant la mer et assoiffé d'horizon, d'espace et de soleil. Siffle, siffle doucement, pour appeler le vent, mais aussitôt la bonne brise venue, ne siffle plus ....... 

... retour

Auteur: fil 
Date: 24/12/2002 03:42

... et à nouveau, il la senti. Elle était là, quelque part, oui, sans aucun doute, noyée dans la brume qui montait en lentes volutes sur la mer. Tout était devenu étrangement calme et silencieux. Le bateau, son bateau, son confident, celui que personne ne pourrait jamais remplacer, changeait lentement de cap en glissant sur une mer d'huile. Il se dirigeait irrésistiblement vers ce halo brumeux, et son imagination (ou bien était ce la réalité ? - cette frontière-là aussi était devenue floue...) lui projeta une image brouillée et nébuleuse de petite barque de pêcheur, comme celle qu'il avait croisé en approchant de l'île ....

 

Auteur: La fille sur le quai 
Date: 24/12/2002 13:00

…plus il approchait, plus il se demandait qu'était ce halo? La lune, presque pleine, jetait une lumière blanche sur cette barque, semblable à l'éclairage d'un lampe torchère. Le silence présent depuis plusieurs minutes semblait faire partie intégrante de ce décor fantomatique et de l'ambiance feutrée. Un son de clochette à peine perceptible parvint à ses oreilles. Le halo semblait couvrir une tête. De plus en plus intrigué, l'impatience le gagnait.

Rendu tout près les clochettes sonnèrent, la femme vêtue de blanc ( ma foi était-elle prête pour un mariage ?) se leva ( a-t-on idée de se lever debout dans une chaloupe !), dans son élan pour diriger sa baguette magique vers notre marin subjugué, s'accrocha le pied dans le banc du milieu et dans un froissement de mousseline, la chaloupe chavira. Voilà, la Fée des Étoiles dans la flotte. Il voulut se jeter à l'eau mais il avait remarqué dans sa chute qu'elle portait des talons hauts ... Que faire ? Lui enlever ses souliers et la remonter sur le voilier ou lui laisser ses souliers et la remettre dans sa chaloupe ?

Quelle difficile décision !.....

 

Auteur: Blaise Harvey 
Date: 24/12/2002 14:38

…Ne voyant que son courage (je sais, mais il était un peu dur d'oreille) et se souvenant qu'il ne savait pas nager, il sauta à pieds joints sur une roche à peine recouverte d'eau et tendit son gros bras vers elle. En le voyant ainsi hors de l'eau, elle crut à un miracle et repliant ses jambes sous elle se mit debout. Réalisant son air ridicule, elle essaya de lui faire croire qu'elle connaissait la profondeur de l'eau mais lui savait qu'une Fée des Étoiles ignore ces choses.

Il lui suggéra d'embarquer de nouveau et cette fois de rester assise. 

Une fois à bord, il lui demanda de les ramener sur la rive en se servant de sa baguette magique car il était pressé (les rames étaient tombées à l'eau lors du chavirage). On était rendu dans l'après-midi du 24 et il lui restait encore un cadeau à acheter. Le temps d'un retroussement de nez , la chaloupe était déjà sur la rive.

Pendant qu'il était au marché du village, il aperçut un étalage de paréo et savait maintenant quel cadeau il achèterait. Il aurait bien aimé demeurer au village pour savoir comment finirait cette histoire et était déçu de devoir quitter pour repartir mais il s'informerait au prochain port.

Il allait interpeller la vendeuse de paréo lorsqu'elle se retourna et ...

 

Auteur: La fée des étoiles )
Date: 24/12/2002 15:06

Incursion magique dans le récit.

Ici la Fée des Étoiles. 


Juste quelques mots, suis très pressée mais je tiens à vous rappeler que je commence à trouver qu'il y a plusieurs femmes autour du même marin. Si moi, je trouve qu'il y a de la confusion, imaginez-vous dans quel état est Gepetto?

Il ne reste que 9 heures pour reprendre le contrôle de ce conte assez éclaté.

Alors que voulez-vous ? Il faut que je prévienne le Père Noël pour la fin du conte. Finit-il vraiment au début de la Noël, soit ce soir minuit ou, à la fin de cette fête, soit demain soir minuit ? 

Dring dring, dring, ma foi, je suis la fée Clochette ? Je suis confuse moi aussi. Faites donc ce qui vous tentera, après tout, c'est Noël.

... retour

Auteur: Antoine 
Date: 24/12/2002 23:51

…Arrivée enfin à destination, la fée déclara au marin: " Merci de m'avoir sauvée. En signe de reconnaissance je t'accorde un voeu en ce soir de Noël. "

Après avoir mûrement réfléchi, le marin lui dit:

" Je ne veux pas de ce voeu pour moi. Là-bas, dans un monde virtuel qui s'appelle le Forum de Voile Abordable, nous avons un copain appelé Régis qui espère un filtre qui sauvera sa belle.

Pars, vole dans la nuit pour lui porter ce réconfort que tu m'offrais à l'instant. "

 

Auteur: Marie 
Date: 25/12/2002 00:13

FIN

 

Auteur: La fille sur le quai 
Date: 25/12/2002 00:19

Et la fée trouva l'idée géniale et généreuse. Noël est parfois si joyeux dans les yeux des enfants et parfois si triste dans d'autres coeurs. Elle offrit le voeu que le sourire puisse remplacer les larmes qui coulent, au moins à Noël.

Beau Noël à tous.

Merci d'avoir participé à ce conte.

Thérèse

 

Auteur: André Morin T7.5 
Date: 25/12/2002 09:08

… Attend, attend, il ne faut pas oublier que la Fée des Étoiles n'avait pas dit son dernier mot. Comme on disait plus tôt, elle avait trouvé notre marin très généreux. Alors elle décida de forcer un peu le destin. Donc, on disait que la vendeuse de paréo se retourna .... et notre homme fut ébloui. Il n'en croyait pas ses yeux, son coeur fit trois tours et faillit s'arrêter. Elle était si belle et pleine de cette grâce de la maturité. Son sourire le fit presque pleurer tellement il illuminait son beau visage. Il balbutia "qu..quel est votre n..nom ?". On m'appelle la fille sur le quai, dit-elle en lui prenant la main. C'est à ce moment qu'ils surent tous les deux que la solitude c'est bien beau mais, quelquefois, un sourire peut tout changer.

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