VOYAGE DANS L'INTÃRIEUR DE LA CHINE ET EN TARTARIE
de George
Staunton
YANG TSEU KIANG
de
Philip Wilkinson
par
Monique Vincent-Fourrier,
décembre 2005
Après avoir collaboré à différents magazines, Monique
Vincent-Fourrier a participé pendant quatre ans à la rédaction de Loisirs
Nautiques (jusqu'en juin 2005). Depuis elle collabore au magazine Bateaux.
Elle a également écrit un livre sur la construction écologique.
VOYAGE DANS L'INTÃRIEUR DE LA CHINE ET EN TARTARIE
de George
Staunton
Fin du XVIII ème siècle, alors qu'elle est solidement
implantée en Inde, la Grande-Bretagne voudrait bien élargir son commerce
à la Chine mais l'Empire du Milieu reste quasiment hermétique à toute
sollicitation et les rares échanges sont soumis à des contrôles stricts.
Dans ce contexte, George III décide d'envoyer une ambassade dont la
direction est confié à lord Macartney à la cour impériale de Pékin. Lors
Macartney est accompagné par George Staunton qui publiera le récit de ce
voyage en 1797. Ã
peine un an plus tard, une traduction française paraît à Paris chez F.
Buisson. D'autres éditions européennes suivront à Francfort, Copenhague,
Amsterdam, Moscou, Palermeé témoignant de l'intérêt des Européens pour
la Chine de cette époque.
Oublié pendant deux siècles, ce
récit vient d'être repris dans son intégralité par les Ãditions Olizane.
Son intérêt est double ! Il raconte le voyage des navires de sa majesté au
travers les océans, avec force de détails sur les conditions de
navigation, les vents rencontrés, les paysages, la faune, la flore Quand
la photographie n'existait pas, quand les cartes étaient encore très
approximatives, quand tout restait encore à découvrir, les observations et
les descriptions faites par les voyageurs
représentaient un intérêt capital pour la science. Les arbres, les
animaux, les plantes, les habitants y sont décrits si précisément qu'il
est aisé, deux siècles plus tard, de comparer les données et de constater
l'évolution des écosystèmes. Quel navire, croisant entre le Brésil et le
cap de Bonne-Espérance peut encore dire aujourd'hui "il n'est pas un jour
sans que nous apercevions des
baleines"? Plus qu'un récit de voyage, cet ouvrage est un témoignage
précieux pour les générations à venir.
Ãditions Olizane,
Suisse, 830 pages
YANG TSEU KIANG
par Philip Wilkinson
C'est le troisième plus long fleuve du monde. Il prend
sa source quelque par au Tibet et court au travers la Chine jusqu'Ã
Shanghai, se faufilant entre les montagnes, plongeant dans des rapides
grandioses, traversant des cités millénaires, serpentant au travers des
plaines fertiles tantôt impétueux et indompté, tantôt nonchalant. Seul,
autrefois son cour inférieur était navigable jusqu'à Yichang.
Mais la
Chine vient de dompter le dragon qu'avaient rêvé de maîtriser de
nombreux empereurs,
avec la construction du barrage des Trois Gorges. Le Yant Tseu Kiang
devient accessible aux bateaux de fort tonnage jusqu'au port de
Chongging par une pharaonique écluse, à l'image du barrage lui-même.
Mais à peine achevée celui-ci est déjà l'objet de nombreuses polémiques.
Il serait construit sur un terrain instable (or 12% de la population
chinoise se trouve concentrée en amont). Après avoir englouti ce qui fut
le berceau de la Chine, des villes et des villages entiers, engendré le
déplacement de milliers d'individus, le barrage serait déjà une
catastrophe pour l'environnement. Depuis le début du projet, les
scientifiques prédisent un envasement rapide et surtout la disparition
de tout un écosystème
où évoluaient notamment le dauphin et l'esturgeon de Chine que l'on dit
déjà menacés.
Ãditions Nathan, France, 160 pages