Y
en amarre!
par
Marie Houzeau, juin 2003
Lors de notre deuxième sortie avec notre nouveau joujou, nous avons connu notre première petite
frayeur; enfin quand je dis nous, c'est surtout ma camarade de jeu qui a du sentir ses pulsations cardiaques augmenter quelque peu cette fois là .
Nous rentrions tranquillement au port, peut-être même plus lentement que tranquillement puisque j'en suis encore à me familiariser avec les manÂuvres au
hors-bord. En arrivant a proximité de notre quai, je crie à mon équipière qui se tenait fièrement a l'avant, gaffe en main, prête à assaillir le ponton, que l'accostage se fera plutôt par l'avant du bateau, le vent nous ayant écarté un peu trop du quai latéral.
N'écoutant que son courage, mon équipière saute d'un bond sur le quai, amarre en main. De mon côté, rassurée de la savoir sur la terre ferme, je me retourne pour assurer la pointe arrière et j'entends à ce moment un léger plouf... Je lance un regard vers le quai et
mon équipière avait disparu... Elle n'était pas non plus sur le pont, mais le plouf avait été trop léger pour que j'imagine le
pire... Je m'avance donc vers la proue et je vois deux petites mains accrochées au balcon avant et deux jambes tentant par mouvement de balancier de reprendre contact avec le pont. Après un ultime effort, Josée finit par se retrouver à mes côtés, les pieds mouillés et les bras un peu fatigués!
En quête d'explications de cette chute étrange, puisque j'avais bel et bien attendu que Josée soit sur le quai avant de me retourner, celle-ci m'explique que comme l'amarre était trop courte elle ne pouvait pas retenir le bateau depuis le quai et qu'elle ne voulait pas me laisser seule sur le
bateau. Elle décida donc de sauter sur le bateau plutôt que de lâcher l'amarre...
La suite est connue, le bateau devait être plus loin que prévu...
Le lendemain, revenant d'avoir été faire une promenade digestive avec notre moussaillon à quatre pattes, je vois mon voisin de quai et son équipière rentrer au port. Tout se passait bien jusqu'à ce que l'avant du bateau s'écarte du quai et que ma voisine tente désespérément de le ramener Ã
elle... Malheureusement le jeu était inégal, son équilibre devenait de plus en plus précaire et si
ce n'avait été de mon empoignage (peu délicat je le reconnais...) par son fond de culotte pour la ramener à quai, c'est au fond du port que le capitaine aurait
retrouvé son équipière.
Il semble qu'il y ait
donc chez nous une fâcheuse tendance à s'accrocher aux amarres plus qu'à sa propre vie! Le chef de bord est sûrement touché de tant de dévouement mais de grâce lâchez donc les amarres plutôt que de vous retrouver à l'eau ;-).