Au
pays d'Ulysse
2è partie (escales 5, 6, 7 et 8)
par Yves Julien
Voir la première partie de
cet article
Cinquième escale: Paros et Santorin par traversier
On quitte Mikonos avec un vent arrière. Le melthem se meurt progressivement pour redevenir un vent de force 3 à 4. Une agréable traversée en perspectiveÂ
On en profite pour ranger les coupe-vent et prendre du soleil. Paros sera notre point d'arrêt pour quelques jours. Un fois amarré au port principal, le groupe décide de profiter de la fin de la journée pour se louer des petites voitures et partir chacun de son côté à la découverte de l'île. On verra l'église au cent portes, des plages magnifiques, des moulins à vent, de mignonnes petites villes et d'autres petits trésors touristiques hors des sentiers battus. Je ne suis plus certain si c'était arrangé ou pas mais nous avons retrouvé tout le groupe attablé dans un mignon petit resto près du port. Et comme toujours, la note était très douceÂ
On ne va pas dans les Cyclades sans aller à Santorin. Le lendemain, on prit le traversier pour Santorin plutôt que le voilier laissé au port. C'était mieux ainsi compte tenu de la distance à parcourir et du temps dont nous disposions. Ravagés de nombreuses fois par les éruptions du volcan, les villages de cet île ont été rebâtis à même les falaises escarpées de l'ancien cratère. La panorama est indescriptible et majestueux. Une fois arrivé dans l'île à Athina on a pris un autobus jusqu'à Fira pour aller ensuite à Oia où nous trouvâmes des gîtes à prix raisonnable pour passer la nuit. Après une longue douche chaude, et deux ou trois ouzos, on alla rejoindre la falaise ouest, là ou toute la population se rassemble dans un espèce de rituel amical pour admirer le coucher du soleil. Après c'est la course au resto! Encore une fois, on festoyait à prix modique en se racontant la journée. Une autre belle soirée disparue dans la joieÂ
Le lendemain avant de partir, le groupe fit sa provision de souvenirs (Santorin et Mikonos sont les meilleurs places à souvenirs que j'ai vues dans les Cyclades). De retour à Paros on retrouve notre bateau, prêt à partir de nouveau.
Sixième escale: Sérifos
Cette traversé fut le baptême de la barre pour un équipier inexpérimenté. Il était tellement fier de sa performance, que tout le groupe voulu lui décerner un gradeÂ
Sur tous les guides que nous avions apportés, aucun ne faisait grande éloge de Sérifos. Et pourtant, cette île est très typique et peu touristique. Le port qui se trouve au sud-est de l'île est calme et très protégé. C'est une bonne chose puisque le melthem s'annonçait de nouveau. La baie est bordée de plages et de quelques restaurants. La ville pousse le long d'une petite colline. Dès notre arrivée, on prit un petit lunch au soleil et ensuite mon équipage partit à l'aventure pendant que je restais pour ravitailler le bateau en eau fraîche. Il fallait aussi que je monte la garde parce que plusieurs plaisanciers inexpérimentés, qui avaient eu vent du melthem, venaient s'ancrer dangereusement en menaçant d'arracher mon ancreÂ
Pendant cette garde, je dégustais de l'ouzo tout en faisant la connaissance de plusieurs équipages étrangers. Certain venaient de Belgique, d'autres d'Angleterre et même de Finlande. Tous avaient en commun l'amour de l'eau et de la mer. Plusieurs avaient loué des voiliers comme nous mais quelques-uns étaient venus avec leur bateauÂ
Septième escale: Hydra (baie de Saronic)
Ce matin là , on s'apprête à quitter les Cyclades pour de bon. Hydra se trouve à environ 65 milles nautiques de Sérifos. Comme la route est longue, on décide de se lever tôt pour arriver en début d'après-midi. Avant de partir, on prépare une petite remise de galons à notre jeune équipier. Après cérémonie, séance de photo et tout le tralala, notre jeune rookie est nommée second "junior" et décoré de peau de banane en guise de galons. C'est en riant de bon cÂur qu'on appareille des Cyclades. On ne prends pas de chance avec les voiles et des ris sont pris avant de partir. Les garde-côte nous ont dit qu'ils s'attendaient à du force 5 aujourd'hui. En virant le cap, on constate qu'il est au rendez-vous. La mauvaise visibilité aussi. à peine partis qu'on ne voit plus les côtes. Plus tard le vent tombera aussi et on finira le reste à moteur. Hydra apparaît soudainement dans le brouillard.
Au premier coup d'Âil on note que l'architecture est différente des Cyclades. Le port principal du nord est une ville complètement fortifiée. On est accueilli par une myriade de canons près à nous coulerÂ
En plus des fortifications, on y retrouve des rues aménagées en labyrinthe dans le but de perdre les pirates et pillards. De tous les ports que nous avons visité, celui d'Hydra est le plus fréquenté. Je n'ose pas m'imaginer ce que c'est en haute saison touristique. Il n'y a pas de place pour s'ancrer alors Il faut négocier pour s'accoster. Une fois installés, on se prépare à la visite du coin. Sur Hydra il n'y a pas de voitures. Tous le monde se promène à pied ou à dos de mule. Seuls les éboueurs ont des camions pour transporter les rebus. Tout le reste du transport de marchandises fait en brouette. On part à la découverte de l'île. Mis à part les deux ou trois fois qu'on s'est perdu dans le labyrinthe tout va bien. La ville est entièrement recouverte de marbre. Incroyable quand on pense à ce que coûte cette pierre chez-nous.
Dernière escale avant le retour: Egina
Pour notre dernière journée, on propose plutôt à l'équipage de maximiser la visite d'Hydra et de partir plus tard en après-midi pour faire un escale à Egina plutôt que de retourner directement à Athènes. Ce choix impliquait un départ tôt pour remmener le bateau avant 10 h. Tous acceptent et préfèrent l'ancrage à une nuit près d'une grande ville bruyante. Nous ancrerons dans une baie tranquille au nord ouest d'Egina. On s'adonne à la natation et l'apnée. Malgré que la saison des touristes soit terminée, on trouve quand même un restaurant d'ouvert. Une autre bonne bouffe nous attendaitÂ
Le lendemain on lève l'ancre vers 8 h pour aller vers Athènes.
Pas une seule fraction de nÂud de vent pour nous aider dans notre remontée. On arrive à 10 h pile à la marina. Ricardo nous fait signe de s'amarrer ici. à peine attaché, il me fait gentiment comprendre que je suis en retardÂ
En lui faisant un clin d'Âil je lui réponds que je suis plutôt très ponctuel tout en le rassurant que tout les bagages sont prêts à débarquerÂ
En quelques minutes tous les bagages sont sur le quai et Ricardo et moi faisons le tour du bateau. Je lui donne ma liste des petits problèmes à régler. Je l'informe aussi que j'ai perdu une défense (inutile de la cacher au loueur. Il est préférable de leur dire tout de suite, comme ça ils sauront que vous êtes honnête et ne vous chercheront pas de puces).
Les papiers sont remplis, la défense est payée (25 euros, une aubaine), et nous sommes prèts à retrouver notre hôtel au centre ville pour les deux dernières journées en Grèce. En effet, il était impossible de louer les voiliers pour 14 jours. Alors on les a pris pour 12 jours avec 2 jours à l'hôtel. Je dois dire que c'était une excellente idée. Ãa nous a permis de relaxer avant de repartir. Nous avons visité l'Acropole, et la Placa, ce qu'on aurait pas fait si nous avions eux le bateau 2 semaines. Pour ma part comme "skipper", j'ai également pu savourer 2 jours de vacances sans commandement ou décision de groupe à prendre. Je le recommande fortement.
Ce voyage s'est très bien passé à tous les niveaux. L'équipage était tout simplement formidable. Le bateau allait très bien, la nourriture était excellente et les paysages sublimes. Moi je suis près à organiser un autre voyage l'automne prochain. Je suggère cet année un itinéraire qui débute à Paros et qui fait tous les Cyclades du sud.
Je vous tiendrai au courant.